Sidney...
Je me réveilla difficilement dans une grande salle de marbre, allongée sur du carrelage frais. Je portais une étrange tenue orientale, une longue robe de voile ornée de bijoux.
Que c'était-il passé ?
J'étais dans un endroit curieux, semblable à un palace. De grandes fenêtres laissaient passer une lumière grise et froide. Je pouvais discerner à travers un grand océan turquoise et de grandes maisons marbrées. Je ne connaissais pas cet endroit et je n'avais aucune idée de la façon dont j'avais pu y atterrir. J'avançais timidement dans ce lieu étranger et arriva dans une sorte de bureau. Une femme y était installée. Elle avait de long cheveux noir et une robe similaire à la mienne.
« Sidney te voilà. » dit-elle.
Elle se leva et tourna la tête vers moi.
« Je ne t'attendais pas plus tôt. »
« Ever... » dit-je en reculant
Oui, c'était bien Ever, cet horrible monstre, face à moi. Je ne comprenais pas, je l'avais vu tomber, elle était morte ! Comment était-ce possible ?
« Non, je ne suis pas morte. Si tu penses que j'allais me laisser abattre si facilement. » répondit-elle comme si elle lisait dans mes pensées.
Elle s'avança vers la fenêtre et la regarda longuement d'un air nostalgique.
« Magnifique endroit n'est-ce pas. »
« Ou sommes-nous ? » demandais-je en tremblotant.
Cette femme me faisait peur je dois l'avouer. Ses yeux plein de haine trahissaient son désir de vengeance. Elle semblait prête à tuer n'importe qui, et elle en était capable, je l'avais vu faire. Mais pourtant ce monstre semblait s'être adouci dans ce paysage. Mais son allure dominatrice me faisait encore trembler.
« Es-tu effrayée ? » demanda t'elle en se tournant vers moi.
« Oui... » répondit-je en baissant les yeux.
Elle sourit doucement et s'avança vers moi. Je pu discerner de près chaque traits de son visage, et elle était vraiment magnifique. J'en oubliais presque ce qu'elle avait fait à Fondcombe, je me laissais simplement portée par ses yeux et sa beauté envoutante. Elle mit sa main sur mon visage et me murmura :
« Tu as raison de l'être, tu ne sais pas ce qui t'attend ».
Elle me griffa le visage de ses longs ongles et me tourna le dos. Comment un être aussi beau pouvait être aussi mauvais ? Je sais qu'il ne faut pas se fier aux apparences, mais quand je la regardai je ne pouvais pas m'empêcher d'être envoutée par ses yeux.
« Qui es-tu ? » demandais-je enfin.
« Peu importe qui je suis. Le plus important est ce que je veux.
Et sache une chose Shimmer, quand je désire quelque chose, je finis toujours par l'avoir. »
****
Quel étrange rêve...
Mes paupières s'ouvrirent lentement et je pu découvrir avec horreur une araignée près de mon nez. Je l'envoyai voler d'un coup de main et m'assis douloureusement par terre. Que c'était-il passé ? Ma tête me faisait mal et j'étais trempée d'une eau glacée.
Je me rappelai soudain ce qu'il était arrivé, l'attaque des loups et la chute d'Aragorn et d'Alex.
« Je le ramènerais Arwen je te le promets, je le ramènerais vivant. »
Il fallait que je le retrouve, en espérant qu'il n'ait pas été emporté loin de moi. Je me levai rapidement en essuyant ma robe, du moins, ce qu'il restait de ma robe. J'étais trempée de haut en bas, ce qui ne me facilitait pas la tâche. Cette robe ne m'avait causé que des ennuis ce soir. Ce n'est qu'une robe, avais-je dit ! Pff si j'avais su j'aurais résisté au sourire d'Arwen. Je la soulevai pour examiner mes jambes. J'avais des bleus partout et je saignais encore à certain endroit. Mes cheveux dégoulinaient sur mes épaules et la froideur de l'eau me faisait frissonner de partout. L'air était très frais ce qui ne m'aidait pas à me réchauffer. J'étais dans le parc ou se trouvait le portail, ça j'en étais sure, mais l'obscurité avait recouvert la forêt. Les lampadaires étaient éloignés de là ou je me trouvais et je n'osais pas allumer mon portable qui était dans ma poche. Il n'avait surement pas survécu à mon saut dans la rivière.
« Aragorn ! Alex ! » criait-je en espérant obtenir une réponse rapidement.
J'avançai rapidement dans les bois en essayant de me repérer mais mes jambes meurtries me faisaient horriblement mal. J'étais vidée de mon énergie et après tous mes efforts ma fatigue devenait insoutenable.
« Aragorn ! »
Je m'arrêtai pour me frotter les yeux de fatigue quand je sentis une chose sur mon épaule. Je me retournai en hurlant quand je découvris Aragorn derrière moi.
« Ahhhh ! Putain ! Mais tu attends toujours le moment parfait pour me faire peur ou... »
« Je suis désolé je ne voulais pas vous effrayer. »
Je fermai les yeux et repris mon souffle en attendant que mon cœur ralentisse. Quand je les ré-ouvris je découvris un Aragorn inquiet, blessé et fatigué. Il était lui aussi trempé et gelé ce qui me fit sentir moins seule.
« Ce n'est pas grave. Je ne peux pas t'en vouloir pour ça. Est-ce que tu vas bien ? »
«C'est à moi de vous demander cela. Après tous les exploits que vous avez accomplis ce soir. »
« Oh je t'en prie, n'abusons pas. Je n'ai fait que te protéger. Et je n'ai pas réussi à arrêter le pire. » dit-je en tournant le dos pour ne pas qu'Aragorn voit mes larmes.
Tout ce que j'avais vu était traumatisant, mais le pire était de savoir que ces monstres avaient attaqués Fondcombe par ma faute. Cette fille, Ever avait tué de sang-froid les gardes qui protégeaient la cité, et m'avait volé les clés que l'on m'avait confiées. Et ce n'était pas fini ! Elle désirait quelque chose d'autre, je m'attendais au pire. Si je n'avais pas été à Fondcombe à ce moment précis, rien de tout cela ne se serait produit. Alors oui, j'ai mis en danger ma vie pour sauver celle d'Aragorn mais JAMAIS je ne pourrais me pardonner d'avoir mis cette cité en péril. Par ma faute des personnes innocentes sont mortes, la forêt est détruite et Aragorn et Arwen sont séparés. Pour un bon bout de temps. D'ailleurs il faudrait peut-être que je lui dise...
« Aragorn... » murmurait-je en me tournant vers lui.
« Qu'y a-t-il ? » demandai t'il en se rapprochant de moi.
« Je... il faut que tu saches que... »
Ma gorge me serrait énormément et il était dur de retenir mes larmes. Lui annoncer qu'il avait une chance de ne plus jamais revoir Arwen était terrible. Sans les clés ils nous étaient impossibles de retourner à Fondcombe.
« Aragorn, des monstres à ma recherche ont détruit ta cité natale et tué tes hommes, tu es séparé de ton monde et de Arwen. Oh oui en fait tout ça c'est à cause de moi, et il y a des chances qu'ils soient encore vivants et à notre poursuite. »
Non, je ne pouvais pas lui dire c'était trop dur !
« J'écoute. »
Il était toujours face à moi, attendant la fin de ma phrase. Je sentis rapidement les larmes me monter aux yeux et sans réfléchir je me précipitai vers lui et le serra dans mes bras.
« Je suis vraiment désolé ! Tout ça est de ma faute ! » dit-je en laissant couler mes larmes.
Il me prit par les épaules et me regarda droit dans les yeux. À nouveau je me sentais misérable face à lui.
« Pourquoi dites-vous cela ? »
« Je n'ai plus les clés Aragorn, on ne pourra pas retourner là-bas ! Tu ne pourras pas retrouver Arwen ! » lui répondis-je presque ne hurlant
« Je le sais bien, mais ce n'est pas ce que je voulais dire. »
Il s'avança vers moi et pris mes mains dans les siennes.
« Ce n'est en rien de votre faute. »
« Quoi ?! Mais Aragorn ! C'est à cause de moi s'ils sont venus ! C'est moi qu'ils recherchaient ! C'est pour ça qu'ils ont attaqué la cité ! »
Je me détachai de ses mains et m'éloigna. Je ne voulais pas qu'il me voit pleurer à nouveau. Mais il se rapprocha de moi et posa sa main sur mon épaule.
« Sidney ce n'est pas de votre faute si de tel monstres existent... Tant de choses affreuses sont arrivées cette nuit, ne vous en prenez pas pour responsable. Vous êtes certes la cible de ces personnes, mais pas la cause de nos problèmes. Allez, il est inutile de pleurer pour cela, séchez vos larmes. »
Je plongeai mes yeux dans les siens et il passa une main sur mon visage pour essuyer mes larmes.
« Je suis désolé Aragorn, désolé de me montrer si faible devant toi... Peut-être que je ne suis pas si forte que je le prétends. »
« Sidney, une personne forte n'est pas celle qui ne pleure jamais. Une personne forte est celle qui peut fondre en larmes par moment pour ensuite reprendre les armes et continuer à se battre. Et c'est ce que vous avez fait, avec courage. »
****
Aragorn passa sa main sur le bel arbre, d'un air triste. Ce majestueux arbre était la porte qui menait à Fondcombe, entre les écorces se cachait une serrure naturelle, que seules mes clés pouvaient ouvrir. Clés que je n'avais plus en ma possession.
« Il n'y a vraiment aucun moyen de l'ouvrir ? » demanda à nouveau Aragorn.
« Non... Tout ce que nous pouvons faire, c'est attendre le retour de Madame Tails. Elle sera quoi faire, expliquais-je, mais Aragorn continuait à fixer l'arbre sans rien dire. Aragorn, je sais que c'est dur à accepter mais nous ne pouvons pas rester ici. J'ai le pressentiment qu'Ever est encore en vie et que ses monstres seront bientôt à notre poursuite. Nous devons partir. »
Il se retourna vers moi et je pu lire dans ses yeux une grande tristesse.
« Où exactement ? »
« Je... Je t'expliquerais plus tard, je te demande juste de me faire confiance. Je sais que c'est dur mais nous n'avons pas d'autre choix, il faut quitter la ville et le pays. »
Un bruit des pas nous fit sursauter et une lumière aveuglante nous éclaira le visage.
« Qui est là ?! » criais je.
« Sidney ? » demanda une voix affolée tant dis que la lumière s'abaissait.
C'était Alex. Alors que je pensais qu'il allait nous rejoindre, il partit en courant dans l'autre sens.
« Eh qu'est-ce que tu fais ! Reviens ! hurlait-je. Quel crétin ! Vite, faut le rattraper ! »
Je couru à sa poursuite suivis d'Aragorn, en soulevant difficilement cette horrible robe.
« Alex ! Reviens ! »
« Non ! Je rentre chez moi ! » hurla-t-il au loin.
Mais quel crétin comment pouvait-il agir de la sorte ?! N'avait-il aucune idée des risques ? Je me retournai pour voir Aragorn mais il n'était plus derrière moi.
« Aragorn ? »
Je m'arrêtai pour le chercher des yeux dans l'obscurité mais je ne vis rien. Je continuai à poursuivre Alex en jetant des regards inquiet derrière moi. Où était-il ?
« Alex ! Où tu es ?! »
« Fous-moi la paix ! » ordonna-t-il, et cette fois ci j'avais l'impression que la voix était plus proche.
« Non ! dit moi ou tu es ! »
« Mais je t'ai dit de.... AHHHHH »
Un cri d'effroi coupa sa phrase et je me précipitai à toute vitesse vers le hurlement. Ils l'avaient retrouvé c'était sûr ! Vite, il fallait que... Je glissai soudainement en me prenant le pied dans ma robe.
Et voilà qu'est-ce que je disais, cette robe ne me cause que des ennuis.
Je me relevai et découvris Alex, tenu de force par Aragorn, qui l'empêchait de partir.
« Je l'ai retrouvé. » dit-il froidement.
« Mais lâchez moi ! Laissez-moi partir ! » ordonnait Alex en se débattant désespérément.
Je soufflai rassurée de voir que je les avais retrouvé. Alex me fit sourire en continuant à se débattre, la prise d'Aragorn était bien trop forte pour lui.
« Allez, Aragorn laisse le. » dit-je en retenant un fou rire.
Il le lâcha vulgairement et Alex vacilla en manquant de tomber par terre.
« Je vais vous laissez discuter » dit Aragorn en nous laissant seul.
« N'essaye même pas de t'échapper. » menaçait-je.
« Sidney ! Je veux rentrer chez moi et tu ne vas pas m'en empêcher ! » affirmai Alex.
Bien sûr.
« Si, je t'interdis de faire ça ! »
« Et moi je te dis que je veux partir loin de toi ! Après ce que j'ai vu je n'ai aucune envie de rester avec vous, à attendre de me faire tuer ! Je veux rentrer chez moi et faire comme si rien de tout ça ne c'était passé, pour redevenir NORMAL et rester avec des gens NORMAUX ! »
« Alors c'est ça qui compte le plus pour les humains, être normaux... Es-tu débile Alex ? C'est finis tu ne pourras pas retrouver ta vie normale, tu ne pourras plus vivre comme si rien ne c'était passé ! Tu as vu et vécu de chose qui t'en empêcheront ! Et crois-moi si c'était moi qui décidais ce genre de choses, je ne t'aurais jamais emmené avec moi ! Mais je ne peux pas, le destin à choisi que je devais transporter un boulet avec moi ! »
« Et bien si je suis un tel boulet laisse-moi vivre en paix ! » hurla t'il en essayant de partir, mais je lui barrai la route.
« Bien... Fais ce que tu veux rentrer chez toi, c'est ta vie, et si c'est ce que tu désires je ne vais pas t'en empêcher. »
Alex me regarda bizarrement, et commença à avancer pensant que la discussion était close.
« Mais... continuais-je. Si tu décides de partir, sache une chose. Quand ces monstres te retrouveront et que tu seras seul face à eux, quand ils tueront ta famille et tes amis, quand tu les supplieras de te laisser en vie... je ne serais plus là pour toi. »
« Je...Je... » bredouillais Alex.
Il se laissa soudainement glisser par terre et éclata en sanglot. Il prit son visage entre ses mains et resta par terre à pleurer.
« Je ne pourrais pas... c'est trop dur ! Je ne pourrais pas tenir, je ne suis pas aussi fort que toi ! Je ne peux pas continuer, j'ai trop peur ! »
S'il savait...
Je me baissai vers lui et le regarda longuement.
« Alex, ne laisse pas la peur prendre les décisions à ta place. Je sais ce que tu ressens, je sais à quel point c'est dur de se séparer de tout ce qui compte pour nous, mais ce n'est pas à nous de décider. Le hasard nous a réunis, et même si c'était la dernière chose que l'on voulait nous devront continuer ensemble ! »
« Mais... je ne peux pas choisir de partir du jour au lendemain ! Je n'en aurais pas le courage...»
« Alex dans la vie tu as trois choix : abandonner, céder ou alors donner tes dernières forces pour continuer et être digne. J'ai été à ta place et je peux t'assurer que l'importance est de faire le premier pas. Surmonter une peur te donnera le courage d'affronter la suivante. Allez courage ! »
Je me relevai et tendit ma main pour qu'il l'attrape. Il me regarda de ses grands yeux pleins de larmes et l'a pris. Il se releva en séchant ses larmes et se mit à rougir comme un idiot.
« Je ne vais pas te juger pour les larmes que tu verses Alex, ne t'inquiète pas. »
Je serais trop mal placée.
« Merci... je suis désolé mais j'ai... j'ai si peur... de ce qui va m'arriver... »
« Je te comprends et tu as raison, ça va être difficile. Mais rappel toi de ça : Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était et aie confiance en ce qui sera. »
****
Heureusement pour nous, Alex avait son pass navigo et cinq euros dans ses poches, ce qui nous empêchait de frauder. Nous attendions dans le silence, assis sur le banc de l'arrêt de bus, en espérant être bientôt au chaud. Nos vêtements étaient encore boueux et mouillés et les rares passants nous regardaient étrangement. Une voiture m'avait même klaxonné et je lui avais gentiment répondu en lui montrant mon beau majeur. Je pris mon téléphone et essaya de l'allumer pour la dixième fois mais en vain. Je pu me regarder dans l'écran éteint avec effroi. Quelle horreur ! Mon maquillage avait coulé, mes cheveux étaient trempés et j'avais des égratignures partout. J'espère qu'Arwen ne m'en voudrait pas trop de lui avoir saccagé sa robe, elle était bonne pour la poubelle. Quant à Aragorn il n'était pas mieux. Ses beaux habits étaient déchirés, et il avait beaucoup plus de blessures que moi. Alex lui s'en était sorti qu'avec quelques égratignures et en plus son portable avait survécu. Il avait de la chance sur ce point.
Le bus arriva enfin à notre grand désespoir et nous nous empressions de rentrer à l'intérieur, même si Aragorn n'avait pas l'air enthousiaste de remonter dans le véhicule à nouveau.
« Bonsoir ! dit-je au chauffeur qui nous regardait étonné. On sort d'un bal masqué ! mentait-je pour qu'il évite de nous prendre pour des fous.
Je lui donnai les sous et acheta les deux tickets, puis je rejoignis Alex qui c'était installé tout au fond du bus. Aragorn, lui, disait préférer être debout. Il regardait par la vitre le parc qui s'éloignait, tout comme son monde et Arwen.
Tu la retrouveras Aragorn, je lui ai promis.
****
Après 20 minutes de trajet, j'arrivais enfin dans ma rue. Je devais avant de quitter le pays, chercher quelques affaires, ce qui semblait logique. Alex regardait ses pieds en écoutant de la musique et Aragorn fixait les différentes maisons, d'un air étonné. Je m'arrêtai enfin devant le grand manoir qui nous servait de refuge et de maison, et respira un grand coup.
« Voilà nous y sommes ! »
Alex leva les yeux vers le grand bâtiment et me regarda surpris.
« Attend c'est ça ta maison ? C'est immense ! » s'exclama t'il
« Oui je sais mais comme je te l'ai expliqué nous sommes plusieurs à vivre dedans, regroupés par différents petits appartements. »
« Ah d'accord... Bonjour l'intimité. »
« Bon restez ici, je vais faire le plus vite possible ! »
Aragorn hocha de la tête et je partis en courant vers le manoir pour composer le mot de passe. A l'intérieur toutes les lumières était éteinte, normal il était maintenant minuit. Je me dirigeai vers notre appartement et pria pour que Kennedy est laissé la porte ouverte.
Heureusement c'était le cas, comme d'habitude.
Je fis le maximum pour ne pas faire de bruit et monta les escaliers. Le parquet grinça comme à son habitude et je croisai les doigts pour que personne ne l'entende. J'arrivai à l'étage et me dirigea en courant vers la chambre. J'attrapai rapidement ma valise et mon sac à dos pour les remplir. Alors qu'est-ce qu'il faut que je prenne ? Des vêtements, oui des vêtements légers, short, haut court, et ne pas oublier mon inséparable veste en cuir ! Mes lunettes de soleil, des maillots de bain, des chaussures, mes basket... je pris tout et n'importe quoi et je me vis même en train de préparer une robe ! Je fermai ma valise remplis à craqué par les vêtements jeté en boule. Je pris également de l'argent et ma carte bleu (oui j'avais une carte, après tout quand on est sur terre et qu'on a le pouvoir de dupliquer de l'argent...) mon ordinateur portable, des livres, mon chargeur de quoi dessiner, mes affaires de toilettes, qu'est-ce que j'oubliais ? Rien j'avais tout pris. Je fermai mon deuxième sac et me précipita vers la chambre de Mark, le frère d'Alexia. Il était en voyage scolaire donc je pouvais lui emprunter quelque vêtement. Bien sur la plupart serait trop petit pour Aragorn mais dans l'immédiat il ne pouvait rester avec ses vêtements déchirés... je pris les pulls les plus larges et une paire de TimBerland. Je jetai tout ça dans le premier sac venu et m'arrêta pour respirer un coup. J'avais fait tout ça en 15 minutes ! Maintenant il ne me restait plus qu'à me changer. J'allais devoir acheter des billets d'avion, et même si sur mon passeport et ma carte d'identité il était écris que j'avais 19 ans, ça ne serait pas très plausible si la vendeuse me voyait habillé en princesse. J'enfilai un jean et un haut avec décolleté, une veste sérieuse que j'avais emprunté à Alexia (évidemment car le mot sérieux n'existait pas dans mon armoire). Je mis aussi à contrecœur des bottes à talons (emprunter aussi à Alexia) pour paraitre plus grande et je me mis avec horreur du maquillage. Un rouge à lèvre rouge, du fard à paupière, du blush... bref j'avais pris cinq ans ! Je m'attacha les cheveux en chignon et fila de la salle de bain. Je rentrai dans ma chambre pour prendre mes sac et retint un cri en voyant que quelqu'un était assis sur mes valises. Une petite fille doté d'une belle crinière doré et de magnifiques yeux cyan qui était identiques aux miens.
« On peut savoir ce que tu fais Sidney ? » murmura une voix plus que familière.
« Miel ! Tu n'es pas couchée à cette heure-là ?! »
C'était évidemment Miel, ma petite sœur, qui avait un don pour mettre son nez dans ce qui ne la regardait pas.
« Je m'inquiétait... dit-elle en se levant. Où est-ce que tu étais ? »
« À fondc... euh nulle part ! Allez va te coucher ! »
Ce n'était pas le moment de lui dire que j'étais partit au pays des elfes.
« Pourquoi tu prépares ces valises ? » demanda t'elle, toujours aussi curieuse.
« Bah tu sais pour le voyage en Espagne, avec le lycée ! » mentais-je, mal, car je détestais agir comme ça.
« C'est dans une semaine. »
« Et bah on est jamais trop préparé ! »
« Sidney, dit moi la vérité tu ne sais pas mentir. »
Miel avait beau n'avoir que 10 ans, elle était déjà beaucoup plus mature que moi. Elle savait être sérieuse quand il le fallait mais jamais, jamais elle ne perdait son sourire. Chaque moment de la journée la faisait rire, elle ne s'arrêtait jamais de rigoler. C'était d'ailleurs un peu réconfortant d'avoir une personne heureuse près de soi, moi je ne faisais que bougonner et grogner. Elle était un peu mon contraire sur ce point-là. Mais s'il y avait bien une chose qu'on avait en commun c'était notre détermination. Quand on voulait quelque chose, on faisait tout pour l'avoir, de vraies têtes de mule ! Autrement dit je n'arriverais pas si facilement à me débarrasser d'elle.
« Je... écoute Miel ! Il se passe des choses très graves ! Et il vaut mieux que tu restes en dehors de tout ça si tu veux rester en sécurité ! » dit-je en essayant de montrer un peu d'autorité.
Je pris ma valise et enfila mon sac à dos.
« Ou est-ce que tu vas ? Qu'est ce qui se passe ?»
« Je dois partir Miel, pour votre bien. Et je ne peux pas t'expliquer pourquoi.»
« Tu ne peux pas non plus m'expliquer pourquoi Aragorn est devant la maison ? »
Oh non. Si Miel avait vu Aragorn c'était terminé ! Elle ne l'avait jamais rencontré jusque-là, mais elle l'admirait presque autant que moi. Je ne pourrais pas l'empêcher d'aller lui parler.
« Ça à un rapport avec les serpents n'est-ce pas ? » dit-elle soudainement en coupant mes pensées.
« Qui est ce qui t'as parlé de ça ? »
« Et bien... »
Elle fit une mine étrange et me montra son poignet. Elle avait une étrange blessure, comme une... morsure.
« Un serpent m'a mordu quand je suis sorti de l'école. Kennedy a dit que ça devait être les mêmes qui te poursuivait la semaine dernière. Elle m'a soigné mais maintenant j'ai peur qu'ils me retrouvent. Et si tu pars j'aurais encore plus peur !! »
« Miel, écoute moi ils sont plus dangereux que tu ne le pense, et c'est moi qu'ils veulent. »
« Mais maintenant qu'ils m'ont mordu, je peux plus rester ici! Je dois venir avec toi ! Il faut que tu m'emmène ! »
« Non, c'est hors de question ! »
Je n'en revenais pas ! Il y a trente minutes je refusais à Alex de rentrer chez lui et maintenant je fais totalement l'inverse avec ma sœur ! Je ne sais pourquoi mais j'avais du mal à la croire, cette histoire était si étrange et elle ne semblait pas si inquiète que ça. On dirait qu'elle attendait plutôt que je lui dise de venir avec moi. Mais la morsure était bien là, alors je n'avais pas le choix.
« Sidney ! En plus la semaine prochaine Kennedy et Alexia partent en voyage avec le lycée ! Et moi je vais devoir rester toute seule ! C'est trop dang... »
« Bon c'est bon j'ai compris ! Viens avec moi ! Je n'ai pas le choix de toute manière ! »
« Oh oui ! Merci ! Ou est ce qu'on va !?» dit-elle d'un seul coup, plus excitée.
« Miel fait tes valises et tais-toi avant que je me fâche ! »
Elle courut dans sa chambre comme si elle attendait que ça tant dis que moi je me demandais qu'elle connerie j'avais encore fait.
****
Je descendis les escaliers en soulevant difficilement les trois sacs. J'arrivai enfin à la fin des marches et m'appuya contre le mur pour respirer. J'avais fait beaucoup trop d'effort cette nuit. Quelqu'un alluma soudainement la lumière et je découvris Alexia, assise sur un fauteuil du salon.
« Tu pensais t'éclipser à la première heure de la nuit, sans rien dire à personne ? » dit-elle, visiblement en colère.
« Je... Alexia... » commençais-je.
« Tu sais combien fois je t'ai appelé ? On s'est inquiéter ! Tu es parti du cours d'SVT avec cet Aragorn, en enfreignant au moins 50 fois le règlement et... tu disparais, comme ça ! Et maintenant te revoilà avec des valises et... qu'est-ce que tu comptes faire ? Fuir ? Pourquoi ? »
« Je t'en prie Alexia, ce n'est pas le moment du tout ! Il se passe quelque chose de très grave et je n'ai pas d'autre choix que de te laisser dans le silence ! » dit-je énervée qu'on m'empêche une nouvelle fois d'avancer.
« Sidney, on a toujours le choix. » affirma Alexia.
« Pas cette fois, non ! Il m'est arrivé des choses horribles, et je ne veux pas que vous en soyez victime à votre tour. Tout ce que je peux te dire c'est que je suis recherché, et que je dois m'enfuir loin d'ici ! »
« Comment ça ? Et tu vas prendre le premier avion venu ? »
« Non. Je vais allez en Espagne. Dans notre maison de vacance. » avouais-je.
« Mais tu es folle ?! Es-tu au courant que dans une semaine c'est notre classe qui sera là-bas ? À tu une seule idée de ce qui pourrait se passer si tu y es au moment où tout le autres y seront ? Comment tu vas gérer tout ça, hein ? »
« J'en sais rien Alexia, j'en sais rien ! La situation est compliquée mais si tu veux, toi et les autres, rester en vie tu dois me faire confiance ! » criais-je, énervée.
« Mais... »
« Alexia je sais que c'est dur, mais donne-moi ta confiance ! Je vais m'en sortir, j'ai jute besoin de savoir que vous serez en sécurité. Ne m'en veux pas. »
Alexia se précipita alors dans mes bras et me serra de toutes ses forces, en sanglotant.
« Comment je peux ne pas t'en vouloir ? Tu pars comme une fugitive sans m'expliquer pourquoi ! »
« Je voudrais te l'expliquer, mais c'est dans le silence que tu seras en sécurité. Dès que j'arriverais en Espagne je t'appellerais pour tout te dire, je te le promets. Nous nous reverrons bientôt là-bas. Je ferais attention à ce que personne ne me voit. »
« Tu es sure de vouloir partir ? » questionna t'elle en espérant que je dise non.
« Oui j'en suis certaine. Ne t'inquiète pas. »
Je mis ma main sur son épaule et elle sécha ses larmes.
« Pourquoi il faut toujours qu'il t'arrive des choses comme ça ? »
Bonne question.
« Peut-être parce que la vie à décider de s'abattre sur moi ! Allez, il est temps que je parte. Fait attention à toi et aux autres. Ah... et j'amène Miel avec moi, elle sera en sécurité à mes côtés. »
Un fracas surgit des escaliers et je vis la valise de Miel tomber pour s'étaler par terre. Elle descendit en courant avec un sac à dos chargé sur ses épaules. Comme si elle avait tout préparé à l'avance.
« Désolé ! » s'excusa-t-elle en souriant.
Voilà un autre point commun qu'on avait. Alexia lui sourit puis me serra dans les bras une dernière fois.
« Je compte sur toi pour veiller sur elle Miel. »
« T'inquiète, je gère ! » affirma-t-elle.
Elle sortit de l'appartement et je souris à Alexia une dernière fois.
« Sidney... »
« Oui ? »
« Fait attention à mes bottes. » dit-elle en pointant ses chaussures que je lui avais emprunter.
De la part Alexia, cela voulait dire : fait attention à toi.
« Bien sûr. » concluais-je.
Je jetai un dernier regard vers mon amie et quitta l'appartement. Je me tournai vers Miel qui était toute excitée et souriante.
« Pourquoi tu souris ? Tu vois bien que la situation est grave tout de même! »
« Je sais, mais si je souris, c'est pour essayer de me convaincre, que tout va bien aller. »